Du 12 au 19 janvier 2018 au Glob Théâtre > 2 spectacles : « Anima » par la Cie Rêvolution & « Dikhr » par le Timeless Ballet

Soirée spéciale avec 2 spectacles

Tarif Bordonor : 5€ les deux spectacles / 4€ le spectacle

19h30

DANSE | SCULPTURE | CRéATION

« Anima » – Cie Rêvolution | Anthony Egea | Robert Kéramsi

Le chorégraphe Anthony Egéa à la tête de la Cie Rêvolution a toujours aimé les chemins de traverse entre les genres et les arts. Krump, hip hop, danse classique, son parcours de danseur-créateur multiplie les embardées hors-pistes. En 2010, il rencontre le sculpteur Robert Keramsi qui le pétrit de glaise lors d’une performance improvisée. L’expérience déplace une fois de plus son corps à un autre endroit. L’imaginaire de Robert Kéramsi faisant se renouveler l’expérience, les deux artistes ont envie de pousser plus loin cet entrelacs artistique dans Anima. L’un pensant aux mouvements saccadés et lents du smurf dans ses œuvres qu’il «charge de vie», l’autre souhaitant redéfinir le rapport au public dans une pièce au plus près des sensations et des spectateurs.

Sous nos yeux, dans le clair-obscur une sculpture prend forme sous les mains de Keramsi. Deux présences mouvantes s’ajoutent : celles d’Anthony Egéa, et de Sofiane Benkamla, danseurs hip hop de deux générations, qui donnent chair et mouvement à l’imaginaire du sculpteur. Pris dans le rythme tribal des percussions de Pierre Thibaud, un dialogue nait entre les regards figés et les corps animés. Les deux hommes se contorsionnent, comme désarticulés, libérant une anatomie d’un autre genre. De l’agile main de l’artiste au geste lent et saccadé du danseur quelque chose d’une troublante humanité se créé. Dans l’ombre la femme d’argile, immobile veille sur les deux hommes en mouvement. Vigie impassible d’un entre-deux arts.

Anthony Egéa est à la tête de la Cie Rêvolution, installé au Performance, lieu dédié aux danses urbaines où il a créé un centre de formation professionnel.

En échos au spéctacle « Anima », Robert Kéramsi propose une exposition sur la mezzanine avant chaque représentation.

ROBERT KERAMSI

L’artiste sculpteur, installé vers Libourne, a fait ses débuts comme projectionniste dans les salles d’art et d’essai parisiennes, avant de se consacrer au tournant des années 2000 entièrement à la sculpture. Cela fait presque vingt ans qu’il façonne des personnages nus, imparfaits, solitaires, dans ce mélange de filasse et de ciment qui ont fait sa marque de fabrique. Présentés dans de grandes expositions (notamment avec Alain Bergeon en 2009 à la Base sous-marine), commandés par des lieux emblématiques de la région (Prince Noir à Lormont ou au château Fonroque à Saint-Emilion), ses personnages, qu’il «charge de vie», «sont tous différents, sans aucun sourire ni mouvement qui puisse en perturber la présence, dans la simple justesse de l’être de chair. Ils nous disent notre condition par le fait d’être là, figés dans une position du quotidien». Il pratique aussi le dessin et aime croiser les pratiques avec des artistes d’autres disciplines (performance, littérature, danse….).

ANTHONY EGÉA

Issu de la danse hip hop, sa rencontre avec la danse classique à travers un ballet de Jirí Kylián a été fondamentale dans son parcours. Formé à la technique classique chez Rosella Hightower et aux techniques contemporaines chez Alvin Ailey, sa danse bouscule les genres et les esthétiques, choisit le métissage et l’exploration de formes hybrides et novatrices. Ses premières créations avec sa compagnie Rêvolution Triptyques en 2001, Amazones en 2003, témoignent de cette hybridation entre danse hip hop, classique et contemporaine. Cette envie de marier partition classique et gestuelle hip hop le conduit à collaborer avec le Ballet de l’Opéra National de Bordeaux, le Beijing Dance Theater, et à créer en 2010 Urban Ballet, pièce chorégraphique pour 10 danseurs. Il a aussi mis en avant le Krump dans Rage et Kreuz. En 2017 il crée les Forains, autour de l’oeuvre d’Henri Sauguet en partenariat avec l’Opéra de Limoges.

CIE RÊVOLUTION

En 1991 sont posés les premiers jalons de la Cie Rêvolution Dance, intialement imaginée sous la forme d’un collectif de jeunes artistes, pour décloisonner le champ chorégraphique. A partir de 2001, le collectif devient Compagnie et porte la seule signature d’Anthony Egéa. Dès 2002, la Rêvolution crée une formation professionnelle de danseurs hip hop à Bordeaux, la première en France. En 2016, la Cie rénove et ouvre le Performance, lieu de pratique de la danse et de formation professionnelle.


21h15

DANSE | MUSIQUE | CRéATION

« Dhikr » – Timeless Ballet | Sohrâb Chitan

Un musicien, aux percussions, plante un décor mental et imaginaire bien avant que n’entre en scène Sohrâb Chitan, figure du TIMEless Ballet, jeune compagnie néo-classique bordelaise. Sans autre ornement oriental que les sons qui s’élèvent, il s’élance dans une danse précise, vibrante. En trois temps, trois actes, sa pièce révèle un aller-retour nostalgique entre un monde lointain et celui advenu, entre un temps révolu de l’enfance et le présent à affronter. Le Moyen-Orient et l’Iran, d’où est originaire le danseur Sohrâb Chitan, sert de toile de fond à ce trio de musique et danse. Mais peu importe finalement où s’envolent nos pensées. Dhikr qui signifie remémoration en arabe, le souvenir aussi, nous porte avant tout sur des chemins intimes emprunts de spiritualité. Le mot n’est-il pas utilisé dans le soufisme pour indiquer une voie spirituelle ? Il y a de la nostalgie dans cette musique là, un vague à l’âme puissant, évocateur, universel, à la manière d’un fado déchirant.

SOHRÂB CHITAN

Danseur et chorégraphe de la Cie TIMEless Ballet, Sohrâb Chitan commence la danse en 1994 puis entre en 2000 au Conservatoire Régional de Tours. En 2005, il est admis à l’École de Danse Rudra-Béjart de Maurice Béjart à Lausanne, avant de devenir danseur stagiaire au Alonzo King Lines Ballet à San Francisco. En 2011, il créé la compagnie de danse TIMEless Ballet.

TIMELESS BALLET

La compagnie est créée en 2012 par Sohrâb Chitan, et obtient une résidence à Micadanses, à Paris, pour créer Butterfly, ballet inspiré de l’Opéra de Puccini, Madame Butterfly, pour six danseurs sur une composition originale d’un jeune compositeur de la Julliard School, Adriaan Esterhuizen, qui ne donnera lieu qu’à une sortie de résidence. En 2013, l’activité de la Compagnie se recentre sur Sohrâb Chitan, qui commence la création de son premier ballet solo, Voyages I II III. Dhikr est son dernier projet.