Dans une version dépouillée où l’absence des voix et de la couleur orchestrale n’a rien de frustrant ou de dénaturant pour l’oeuvre, le geste chorégraphique devient verbe. Les quatre instruments offrent une nouvelle couleur des harmonies, en nous invitant à redécouvrir l’oeuvre dans toute son intimité.
Dans cette version que propose la chorégraphe Estelle Danvers, le geste chorégraphique redonne vie au mot. Dans le silence du chant il lui offre un sens nouveau.
Partant du classicisme de la musique de Mozart et de la technique sur pointes, Estelle Danvers en déjoue les codes proposant une oeuvre hybride dans le respect du propos artistique. Pour cela, elle place ses danseurs dans une énergie et une gestuelle contemporaine, loin de l’académisme que l’on peut attendre d’un travail sur pointes. Un danseur contemporain vient insuffler à cet ensemble un métissage des langages, tous reliés dans une même recherche d’émotion pure.
Cette émotion nait également de la musique présente sur scène, avec le quatuor à cordes, en étroit lien avec les danseurs.
Ici, la danse, par l’énergie vitale du corps, devient l’ultime réponse face à l’inexorable interrogation.
Estelle Danvers, dans son approche d’un tel chef-d’oeuvre, dans son écoute du corps du danseur, dans son travail où la musicalité a une place centrale, dans sa recherche des émotions qui affleurent sous les mouvements, transcende ce Chant des Morts en un éclatant Hymne à la Vie !